23.3.10

Calígula, de Camus, um excerto para filósofos da polis

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(estamos no fim da Cena VII do I Acto)

CALIGULA
Et bien, j’ai un plan à te soumettre. Nous allons bouleverser l’économie politique en deux temps. Je te l’expliquerai, intendant… quand les patriciens seron sortis.

Les patriciens sortent.

(Cena VIII)

Caligula s’assied près de Cæsonia.

CALIGULA
Écoute bien. Premier temps : tous les patriciens, toutes les personnes de l’Empire qui disposent de quelque fortune – petite ou grande, c’est exactement la même chose – doivent obligatoirement déshériter leurs enfants et tester sur l’heure en faveur de l'État.

L’INTENDANT
Mais, César…

CALIGULA
Je ne t’ai pas encore donné la parole. À raison de nos besoins, nous ferons mourir ces personnages dans l’ordre d’une liste établie arbitrairement. À l’occasion, nous pourrons modifier cet ordre, toujours arbitrairement. Et nous héritions.

CÆSONIA, se dégageant
Qu’est-ce qui te prend ?

CALIGULA, imperturbable
L’ordre des exécutions n’a, en effet, aucune importance. Ou plutôt ces exécutions ont une importance égale, ce qui entraîne qu’elles n’en ont point. D’ailleurs, ils sont aussi coupables les uns que les autres. Notez d’ailleurs qu’il n’est pas plus immoral de voler directement les citoyens que de glisser des taxes indirectes dans les prix de denrées dont ils ne peuvent se passer. Gouverner, c’est voler, tout le monde sait ça. Mais il y a la manière. Pour moi, je volerai franchement. Ça vous changera des gagne-petit. (…)
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